Thursday, June 3, 2010

Uluru, Ayers Rock, la grosse roche rouge par là-bas

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Nous sommes arrivés à La Roche après avoir parcouru plus de 1500 km dans l’Outback. Trois jours de route où l’immensité des lieux ne se décrit même pas et se photographie encore moins. Il y a de ces endroits où il faut tout simplement s’y rendre en personne pour comprendre comment ils sont vastes et démesurés. À part le Grand Nord canadien et la Sibérie, je ne crois pas qu’il y ait énormément d’autres lieux sur la planète si dépourvus d’êtres humains et de leurs constructions qu’ils chérissent tant. Je peux comprendre que ce genre de lieux peut paraitre loin d’être invitant pour plusieurs (un des rares endroits où la connexion cellulaire ne se rend pas! Oh non!), mais pour nous, c’est exactement ce que nous recherchions en Océanie.

Parcourir 1500 km dans le désert, ça donne beaucoup de temps pour penser. Penser à où vous êtes dans le monde, où vous êtes dans votre vie, quelle est votre place dans cette roue en perpétuel mouvement. Nous sommes donc arrivés à Uluru le cœur plein de la Romance aborigène. Celle où seuls les occupants originaux des Terres sacrées peuvent comprendre la délicate fibre qui unie chacune des pierres, chacun des buissons par le rythme répété des chants ancestraux. Nous nous étions informés à propos de la culture et de l’importance pour elle qu’aucune personne ne gravisse le monument sacré.

À notre arrivée au Parc National, nous apercevons une pancarte. Elle dit : Parc Ouvert, Escalade Ouverte. Humm, peut-être parlent-ils d’une autre montagne? Assurément, ils doivent interdire de gravir la butte à tous les visiteurs du parc? Nous continuons donc notre route vers le centre d’interprétation indigène. Là-bas, nous rencontrons deux anciens, bien défroqués. L’un d’eux nous raconte, évaché sur sa chaise en plastique, d’une voix monotone, mâchant tous ses mots, l’importance pour son peuple que personne n’escalade Uluru. Le serpent géant qui a créé ces lieux au début des temps en aurait interdit l’ascension. Lorsque vient le tour de sa compagne de nous éveiller avec ses illuminations aborigènes, personne ne peut la trouver. « She’s gone walkabout! » nous dit le gardien de parc, avec un sourire nerveux.

Nous passons donc la journée à faire une marche de 10 km tout autour de la base d’Ayers Rock. Nous pouvons l’observer sous tous ces angles, mais à certains endroits, nous y voyons des pancartes interdisant la photographie pour des raisons de sensibilité culturelle. En exemple, deux grosses roches ou le serpent magique d’antan aurait laissé ses œufs il y a des millénaires. Je peux bien comprendre l’impact physique de 10 000 visiteurs qui marchent sur un lieu sacré, mais ici, on parle de censure pure et simple.

Parcourir 10 km à pied dans le désert, ça donne beaucoup de temps pour penser. Penser à ses principes, à sa propre vision du monde. Ce premier réel contact avec les aborigènes en fut un de censure et de restrictions. Et pour quelle raison? Bonne question, car eux non plus ne semblent pas y avoir de réponse autre que « On a toujours fait ça ainsi, alors pourquoi changer de façon d’agir? »

Je suis donc revenu de cette marche avec l’intention bien réelle de gravir cette Roche le lendemain. Selon moi, une montagne est là pour être gravie. Et si cette ascension est faite avec respect, cela ne fait qu’augmenter la valeur spirituelle du lieu. Et de toute façon, je doute sérieusement que nous fassions face au courroux des anciens esprits aborigènes.

Nous arrivons donc le lendemain, fins prêt à gravir la Bête. La pancarte nous accueille à la réception. Elle dit : Parc Ouvert, Escalade Fermée pour cause de grands vents au sommet. Maudits esprits aborigènes entêtés…

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3 comments:

  1. Magnifique, décidément, à vous lire, on s'y croirait... comme quoi les mots sont souvent plus efficace que la photo pour faire image!
    Mef

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  2. This comment has been removed by the author.

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  3. Hey ho! À noter qu'il n'y a pas de réception cellulaire non plus au village à Bury ;)

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