Monday, April 26, 2010

STELLA!!!

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Je crois que nous serions très bien à la Nouvelle-Orléans. Remarquez, il n’y a pas vraiment de tramway nommé Désir par ici, mais les trams sont le principal moyen de transport dans Melbourne. Et tout comme Blanche Dubois, nous aussi dépendons toujours de la bienveillance d’étrangers. Je peux vous le dire tout de suite, nous nous sentons très choyés par les rencontres fortuites que nous avons faites récemment.

Puisque dormir sur des bancs de parc ne correspondait pas à notre niveau de vie habituel, nous avons finalement accepté la généreuse invitation de Katie, la sœur de Cécilia, d’aller vivre avec elle et sa petite famille au septième étage d’une tour urbaine surplombant le zoo de Melbourne. Nous la connaissions à peine il y a deux jours, et maintenant, nous partageons notre espace vital avec ses enfants de dix mois, leur apprenant des mots à la mode en Portugais et leur montrant que des poisons rouges et des bols de prière tibétains pouvaient être une excellente source de plaisir.

Cette semaine, nous avons trouvé notre rythme urbain et nous sommes FINALEMENT allés voir l’exposition de Ron Mueck au NGV. Il y a quelques années, quand nous étions à Édimbourg, nous l’avions manqué, préférant assister à un événement gratuit à la place. Depuis, nous avions cette pointe de regret d’avoir manqué une si magnifique occasion pour quelques dollars. Cette fois, l’exposition étant présentée dans la ville natale de Mueck, et comme il s’agissait d’un événement spécial avec musiciens et tout, nous ne pouvions pas la manquer. Ça valait vraiment le coup de voir le travail d’un sculpteur de génie et de l’interprète vocal original de Ludo dans Labyrinthe.

Comme je le mentionnais un peu plus tôt, les trams sont le principal moyen de transport dans Melbourne. Ils sont en abondance, rapides et plutôt bon marché. En fait, ils sont tellement bon marché que vous n’avez même pas besoin de payer pour les utiliser. J’ignore qui a eu la brillante idée du mode de paiement qui, selon moi, était destiné à être un échec total. Vous montez à bord, vous vous rendez jusqu’à une petite machine et vous déposez l’argent en échange d’un billet. Ce billet n’a aucune utilité. Vous n’avez qu’à le garder comme preuve de paiement de votre passage. Mais, demanderez-vous, une preuve de passage à présenter à qui? Le conducteur du tram s’en fout, les autres passagers s’en foutent également. En fait, 90% du temps, TOUT LE MONDE s’en fout si vous payez ou non. Une fois de temps à autre, environ une fois par mois, des officiers de style commando prennent le tramway d’assaut pour une inspection surprise et donnent des contraventions à ceux qui n’ont pas payé pour leur passage à ce moment-là; contraventions qui peuvent facilement être évitées en parlant un anglais boiteux, criblé de québécois et en feignant l’ignorance des lois locales. Pas que nous l’ayons fait … officiellement…

Et comme preuve additionnelle que nous pouvons toujours compter sur la bienveillance des étrangers, nous venons juste d’être invités dans la maison d’une autre petite famille qui veut bien nous héberger par pure bonté d’âme. Une rencontre fortuite à un événement local qui se transforme en une autre aventure. Magique.

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Monday, April 19, 2010

Ah ouais! En passant, on déménage!

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Ceci est donc notre dernière semaine chez Cécilia. Elle déménage au Japon dans deux jours et nous voilà donc obligés de prendre comme résidence permanente une boite en carton sous un viaduc. Du moins, c’est où ça s’enligne le plus probablement dans un futur rapproché. Voyez-vous, comme une simple suggestion de commencer à faire des boites deux semaines à l’avance fut écartée d’une main ornée de dentelle rose au profit de séances de photos et de design intérieur, nous passons maintenant jours et nuits à aider à déménager, nous laissant peu ou pratiquement pas de temps pour notre propre recherche d’un endroit où habiter une fois ce séjour terminé. Mais bon, on en a vu des pires… Mais pas souvent.

La maison de Cécilia est remplie de deux choses bien distinctes : des boîtes, et des Japonaises. Pour ces dernières, la célébration Pascale en est une particulièrement étrange. Elles ne semblent pas comprendre le lien subtil entre Jésus, notre Sauveur, et un lapin géant qui cache des œufs en chocolat au bonheur des enfants. Il nous fut donc un plaisir immense de les éclairer sur le sujet, paraphrasant à plusieurs reprises les différentes évangiles. Avec un peu de chance, le Seigneur viendra subitement de gagner deux nouvelles guerrières nipponnes dans sa croisade contre l’humanité. Il est intéressant de noter qu’en Australie, tous les œufs de poule sont bruns, ce qui limite grandement la possibilité d’ornementation des œufs de Pâques (ou comment nous les avons appelés lors de la séance d’information : grenades chrétiennes)

Cette proximité avec l’Orient m’a fait réaliser quelque chose d’intéressant, du moins, à mes yeux. Il semblerait que le teint plus, disons-le, jaunâtre des asiatiques semblerait confondre la fonction « Auto-White Balance » de ma caméra. Lorsque qu’elles sont présentes dans une composition, toutes les couleurs semblent fausses et requièrent beaucoup plus d’ajustement en postproduction. À croire que le logiciel de reconnaissance chromatique diffèrerait entre l’Amérique du Nord et le pays du Soleil-Levant. Étrange. Mais compréhensible à un certain degré… Mais surtout étrange.

J’espérais terriblement pouvoir vous annoncer cette semaine que nous avions réussi à organiser un souper avec le célèbre Pauly Shore qui est en ville pour une tournée humoristique de quelques jours. J’ai le regret de vous annoncer qu’il n’a pas répondu à mes multiples courriels et qu’il préfère la sécurité d’une chambre d’hôtel sombre et humide à notre chaleureuse compagnie. Nous avons donc dû nous rabattre sur la présence d’Elliot Goblet, un humoriste de renommée nationale avec qui partager notre dîner. Nous parlons ici d’une personne possédant un humour totalement absurde et qui est vraiment un chic type en général. Regardez ces enregistrements aux aspects vieillots et faites-vous votre propre opinion sur le sujet, tant qu’elle ne diffère pas de la nôtre. Sinon allez la faire ailleurs. De cette rencontre, Stéphanie en est ressortie grayée de nouveaux bas à l’effigie de l’humoriste. Qui ici peut en dire autant?

Oh, et en passant, BONNE FÊTE FRANÇOIS! On n’a 50 ans que juste une fois! (si on en croit ce que Krishna veut nous faire croire... Euh non, au fait c’est l’inverse.)

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Monday, April 5, 2010

Melbourne dans la voie rapide

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Eh bien, c’était toute une transition. Après des mois et des mois de vie au mode ralenti, il semble que notre routine quotidienne est subitement passée en grande vitesse. C’est étonnant comment l’être humain peut s’adapter aussi rapidement. Sept jours plus tard, et il semble que nous avons toujours été aussi occupés.

Alors, en une semaine (seulement une semaine!), voici ce que nous avons vécu :

Nous avons déniché une maison vraiment super pour y habiter pendant notre premier mois ici. Nous aidons une merveilleuse professeure de permaculture à faire le tri dans sa vie avant son grand déménagement au Japon dans trois semaines. En échange, nous avons un bon lit au grenier, de la nourriture absolument délicieuse, des leçons gratuites de Japonais et une très bonne amie. Oh et la maison semble être la plaque tournante de la circulation féline du quartier Nord de Melbourne. Il y a toujours un nouveau chat à flatter!

Par l’intermédiaire de Cecilia, nous avons eu la chance de souper avec Edward de Bono, Ph. D. en créativité, millionnaire collectionneur d’îles perdues et concepteur de l’expression « pensée latérale ». Quoi que ça puisse être impressionnant pour plusieurs, pour nous, après notre brève rencontre, il demeurera un vieux bonhomme qui préfère la compagnie de jeunes femmes et qui aime les jeux de mots pour lesquels il manque étonnamment de créativité. Chic type, malgré tout.

Nous avons appris qu’à Melbourne, il est pratique courante de louer des meubles pour 400 $ la semaine. Calculez comme vous voulez, mais au bout de six mois, ça revient à 10 000 $. Nous songeons sérieusement à acheter un paquet de sofas pour ensuite les louer et vivre comme des rois sans jamais avoir à travailler.

Nous vivons avec cette merveilleuse Japonaise qui nous enseigne de nouveaux mots et de nouvelles expressions nippones tous les soirs. Elle nous enseigne également des coutumes traditionnelles japonaises comme la calligraphie et quels mets ne pas commander sur les menus du Chinatown. Elle ne fait rien toutefois, pour nous débarrasser des préjugés que nous pouvons avoir à propos des Japonais, allant jusqu’à prendre une photo d’une photo au lieu de nous demander de la lui envoyer par courriel en format .jpeg. Mais, c’est pourquoi nous l’aimons tant.

Comme nous avons finalement une connexion Internet décente et constante, nous nous sommes perdus dans Google street view, à regarder les endroits où Tamami demeure et travaille dans Tokyo et à lui montrer les merveilleuses murales de Sherbrooke. À notre étonnement, quand nous lui avons montré où je travaillais dans le centre-ville, nous avons vu Francis, Raphaël et Dominic, trois de mes confrères de travail qui prenaient une pause à l’extérieur pendant que la camionnette de Google prenait ces photos. Retournez travailler, bande de fainéants! Vous n’êtes pas payés pour rester assis à ne rien faire au soleil!

Nous avons aussi rencontré cette hippie qui nous suggérait de faire comme elle et de nous trouver une belle maison pour y vivre dans la banlieue. Et par belle maison, elle voulait parler de maison de riches hommes d’affaires qui n’y vivent pas et où nous n’avions qu’à croiser quelques fils pour avoir accès à l’électricité, au gaz et au téléphone gratuitement. Elle demeure au même endroit comme ça depuis deux ans. Son conseil : vivre confortablement, mais toujours être prêt à nous sauver comme des diables si les policiers finissent par débarquer.

Alors, tout ça en juste une semaine. Pas étonnant que nous soyons un peu fatigués ces jours-ci. Mais c’est un changement de rythme qui est le bienvenu et Melbourne est vraiment une ville magnifique. Je crois que nous n’aurons aucun mal à nous y adapter.

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