Saturday, October 2, 2010

Toujours plus près de l’Antarctique


Ce dernier mois en terres Néo-Zélandaises se lit comme une liste d’épicerie. Un voyage en ouragan pour couvrir les attractions les plus spectaculaires de l’île du sud en seulement 28 jours. Voir deux glaciers dans la même journée? CHECK. Faire du kayak dans un fjord aux falaises de 1200m? CHECK. Visiter la plus haute montagne de l’Australasie? CHECK. Mais notre voyage ne se résume pas seulement que par les trucs proposés par les informations touristiques. Nous préférons sortir le plus possible des sentiers battus et découvrir un pays par les gens que nous rencontrons sur notre chemin et par les suggestions absurdes qu’ils ont à nous proposer.

Nous avons donc rencontré Dave, un ouvrier dans la mine de charbon de Westport. Son apport à notre joie? D’emprunter 3 vélos en pleine déconfiture de chez ses voisins, nous amener dans son pickup au sommet de la montagne où ils creusent leurs tunnels et de nous laisser descendre la route de 9 km quasi verticale sur le dos de ces montures toutes rouillées. Au moins on avait des casques de motos et des gants en cuirette cheap.

Plus tard, Kate, professeure à l’école primaire d’Ahsburton nous a pour sa part invité à donner un atelier de mouvement créatif à ses jeunes de 5e et 6e année un après midi. L’exercice de danse s’est suivi d’une période de questions dirigées vers nous, grand voyageurs. Comme nous ne savions pas exactement combien d’habitants résident au Canada, nous avons pris l’opportunité pour leur assigner un exercice de recherche et éviter de démontrer notre ignorance.

Lors de notre visite chez Vincent et Christelle, nouveaux Néo-Zélandais d’adoption et amis de (très) longue date, nous avons profité de notre temps libre pour élucider un mystère local et trouver Oska, un chat siamois égaré dont la photo surexposée ornait les multiples poteaux de téléphones de la municipalité de Sumner. Un coup de téléphone plus tard et les autorités locales étaient sur la piste du félin fugitif et une famille se verra réunie avec leur compagnon réclamant haut et fort comme seuls les siamois savent le faire un peu d’amour et une canne de Wiskas.

Voici donc une étrange façon de résumer notre voyage, la fin d’un périple qui dura tout près d’un an. Un an sur la route, un an sans maison, un an sans travail. Un an à rencontrer des gens, à découvrir une faune totalement différente, des paysages incroyables, de nouveaux amis et à en revisiter les anciens le plus souvent que possible. Un an ça passe drôlement vite. Dur à croire que nous prenons l’avion dans moins de 24h pour retourner au pays. Nous revenons excités, un peu tristes, ressourcés, la tête pleine de projet et les valises vraiment trop pleines de souvenirs (Tout prêt de 70kg de souvenirs). Pour ceux qu’on laisse ici, n’hésitez pas à venir nous visiter à votre tour! Pour ceux qui nous attendent là-bas, on se voit bientôt! Du moins, s’ils nous laissent prendre l’avion avec tous ces bagages.

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Thursday, August 12, 2010

Couch surfing

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Quand vous voyagez comme nous le faisons, vous rencontrez des tas de personnes intéressantes. Durant les 45 derniers jours, nous n’avons dû payer qu’à 5 reprises pour dormir. Toutes les autres fois, soit nous faisions du WWOOFing pour aider ou acquérir de nouvelles aptitudes, soit nous étions hébergés par des gens abonnés au réseau Couchsurfing.


Le couch surfing ne signifie pas exactement ce que son nom suggère. Cela n’implique notamment aucune aptitude d’équilibre aquatique et jusqu’à maintenant, aucun sofa non plus. Ce réseau à l’échelle planétaire met en contact de nombreuses personnes désireuses d’accueillir gracieusement des voyageurs dans leur foyer, sans rien attendre en retour. Il peut s’agir d’un groupe d’étudiants universitaires possédant un lit inoccupé dans leur salon ou un couple âgé ayant une chambre libre maintenant que leur enfant est parti pour ses études. Qui qu’elles soient, ces personnes forment un groupe varié ayant à cœur notre bien-être. Toutefois, certaines rencontres que nous avons faites ces derniers mois ont été plus mémorables que d’autres …


Il y a Jason et Emma, par exemple. Un couple d’Anglais qui nous a accueillis dans son motel, nous a fourni un petit appartement pendant une semaine en échange d’un peu d’aide à l’entretien paysager. Comme ils n’avaient pas de drapeau du Québec, ils ont fait flotter ensemble les bannières du Canada et de la France sur la pelouse en guise de cadeau d’adieu lors de notre dernière journée avec eux. Ils ont aussi deux Labradoodles, un mélange de Labrador et de Caniche.


Pendant notre séjour dans un centre bouddhiste, nous avons rencontré Mark, un expert en comportement animal qui a dressé des centaines d’animaux pour des films et pour la télévision, allant des papillons aux éléphants. Son titre de gloire pour une renommée mondiale est le dressage du chien de Tom Cruise dans le film « Le dernier Samouraï » tourné au Mont Taranaki, équivalent Néo-Zélandais du Mont Fuji au Japon. Ce même chien d’ailleurs a tourné dans « Les nouvelles aventures d’Hercule » et « Xena, princesse guerrière ».


Puis il y a Shane et Bev. Quand nous avons lu leur profil sur Couchsurfing, ils mentionnaient leur intérêt pour les théories de complots. En fait, intérêt est un euphémisme monumental. Nous parlons ici d’une obsession caractérisée. Ils croient en absolument toutes les théories les plus farfelues. Que l’évolution est un canular, que la Lune est un objet vide créé par des extra-terrestres, que le chapeau du pape trahit ses liens avec Dagon, le Poisson-Dieu babylonien, que Tesla et Einstein ont collaboré au projet des années 1940 de faire disparaître un navire et de le faire voyager dans le futur. Pour eux, toutes ces théories ne sont pas de pures spéculations, mais bien des faits prouvés. Ils croient aussi fermement à la prédiction des Mayas qu’en 2012 se produira un décalage de paradigmes dans l’univers et qu’une apocalypse mondiale sera suivie par une nouvelle ère d’illumination. Plutôt disjonctés! Ils nous ont même montré le bunker qu’ils ont construit dans leur cour arrière, 500 pieds au-dessus du niveau de la mer, rempli de rations alimentaires et d’équipement de survie pour plus d’un an. Quand nous sommes partis, deux jours plus tard, ils semblaient sincèrement intéressés par ma suggestion d’incorporer un réseau de télévision en circuit fermé dans leur cour afin d’observer, dans le confort de leur conteneur amélioré, le monde extérieur en train de tomber en ruine.


Qui qu’ils soient, nous sommes toujours reconnaissants à tous ceux qui sont prêts à nous ouvrir leur porte pendant quelques jours. Parfois, c’est un jeune homme qui veut s’enrôler dans l’armée et qui regarde des DVD de guerre toute la nuit, parfois, c’est un vieux couple qui nous dit au revoir avec un pique-nique fait maison et du chocolat. Chaque rencontre est différente, mais une chose est certaine, ce n’est jamais ennuyant.


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Saturday, July 10, 2010

Chaîne d'événements

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Retour en arrière à l'été 2006. Nous sommes au bord de la route d'une des petites îles froides et venteuses de l'Écosse, un énorme sac à dos sur les épaules, un pouce dans les airs. Nous attendons. Steph est toute souriante car elle lance dans l'univers que ma première expérience d'auto stop en soit une mémorable. Elle ne manque pas sa cible car quelques minutes plus tard, une Triumph 1972 décapotable apparait à l'horizon. Leon, un richissime Néo-Zélandais en voyage s'arrête et nous fait monter. Nous trouvant sympathiques, il annule sa partie de golf et passe la journée avec nous à visiter l'impressionnante côte de l'Isle of Skye.

Avançons à notre dernière semaine en Australie. Comme toujours il semble, nous sommes en train de partager un excellent souper chez Julie et Martin. Nous parlons de voyage, de rencontres fortuites. Nous sommes à trois jours de la Nouvelle-Zélande et un éclair nous passe à l'esprit. LEON! On devrait le contacter pour voir s’il est chez lui et voudrait prendre une bière avec nous pendant notre visite. En arrivant très tard à la maison d'Andy et Laurren, une autre rencontre fortuite qui nous a fourni d'excellents amis, j'ouvre mon ordinateur et envoie un message dans la nuit, sans même savoir si j'ai la bonne adresse.

Le lendemain matin, à deux jours du départ, je reçois un courriel expéditif de Leon. « J'aurais adoré vous revoir, mais je suis présentement à Hong Kong, J'ai par contre une cabane au Nord de l'île que vous pouvez utiliser tant que vous voulez... Il y a aussi un 4x4 qui vous attend là-bas. Oh et n'hésitez pas à utiliser mon bateau si ça vous chante. Mais comme c'est loin d’Auckland, j'ai pris les dispositions pour que vous puissiez prendre ma petite bagnole en ville pour vous promener. Amusez vous! »

Nous voici donc maintenant, au volant d'une Alfa Romeo, parcourant les chemins sinueux de la campagne Néo-Zélandaise sur les traces de Leon. Cette voiture nous a permis de rejoindre des lieux plus isolés, de nous rendre à un vignoble éloigné où ils avaient besoin d'un coup de main, d’apprendre à cueillir des mandarines, à tailler les vignes de raisin, où nous avons rencontré un horticulteur local qui nous a amené gratuitement en voyage de pêche pendant 6 h sur la mer où j'ai mis la main sur un Snapper de 8 lb. Le soir même, nous avons mangé le Snapper cuisiné par la sympathique compagne de notre ami horticulteur à son domicile. Porté par cette petite bagnole, nous avons visité des chutes abondantes et trouvé une mine d'or abandonnée où résident des vers phosphorescents et des Weta géantes. Tout cela, en à peine 10 jours. Une chaîne d'événements qui s'est enclenchée il y a de cela plus de 4 ans et qui fait que nous profitons vraiment à fond d'un pays où les gens sont extrêmement sympathiques et les collines nous rappellent chaque jour celles de l'Écosse, où tout cela a commencé.

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Wednesday, June 23, 2010

Un avion déchire le soir

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Alors, ça y est, notre dernier article de l’Australie. Au moment où j’écris ces lignes, nous aurons quitté le pays dans exactement 24 heures. C’est plutôt excitant. Nous avons passé tout l’après-midi d’hier a essayer de choisir ce que nous devrions emporter en Nouvelle-Zélande. Puisque nous n’y serons que pendant trios mois, en plus du fait que la nuit, la température descend presque à zéro l’hiver, nous avons conclu qu’il était inutile d’acheter une auto là-bas. Sans l’équivalent kiwi de Shocker, la gestion du poids du sac à dos devient une priorité.

Nous ne nous sommes pas rendus au point de percer des trous dans le manche de nos brosses à dents pour perdre quelques grammes, mais nous avons fait une chose que je n’avais pas anticipée. Il y a de cela quelques mois, nous avons trouvé une vieille copie du livre de poche The Lord of the Rings, les six tomes assemblés avec des annexes. Nous pensions que cela serait approprié de l’emmener avec nous dans notre périple à travers la vraie vie de la Terre du Milieu. Il était très intéressant, mais aussi très gros et très pesant. NOTE AUX BIBLIOTHÉCAIRES QUI LISENT CET ARTICLE: il serait peut-être préférable que vous vous rendiez immédiatement au paragraphe suivant. Dans un dernier effort pour résoudre le problème de poids et pour protéger nos dos d’une destruction totale, nous nous sommes résignés à retirer le premier tome de la reliure. Nous l’avions lu tous les deux. Je sais, je sais, c’est horrible, mais nous sommes à l’autre bout du monde et vous n’y pouvez rien.

Une autre chose qui pèse une tonne est notre fidèle ordinateur portatif. Pour cette portion du voyage, j’ai décidé que mon sac à dos ne pèserait pas plus de 11 kg. Nous finissons toujours par transporter trop de choses et cette fois-ci, j’étais bien décidé à ne pas répéter cette erreur. Alors, après plusieurs débats intérieurs, allant jusqu’à considérer de ne pas emmener de batterie de secours pour ma caméra que j’ai décidé qu’il était préférable de laisser ma station de travail derrière moi. Qu’est-ce que ça implique? Des mises à jour du blogue moins fréquentes, plus sporadiques et des vidéos plus rudimentaires ou pas de vidéos du tout. Pour certains d’entre vous, ce sera une période triste et sombre; pour d’autres se sera un soulagement durant les prochains mois de n’avoir de nos nouvelles que de temps à autre plutôt que d’être constamment interpelés par nous chaque semaine. Mais au moins, vous saurez tous que mon dos n’aura pas à subir de scoliose précoce.

Alors nous vous disons « Au revoir » et nous vous enverrons des nouvelles de cette étrange et nouvelle contrée, remplie d’oiseaux qui sont aussi des gens qui sont aussi des fruits. Un pays de glace et de froid nous attend, mais je suis certain que nous y trouverons beaucoup d’abris sûrs où des possibilités de communiquer avec vous se présenteront. D’ici là, alors que vous êtes en sécurité, essayez de réfléchir et de trouver où sur Terre peut bien de trouver l’ANCIENNE Zélande…

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Sunday, June 20, 2010

Les vents ont tournés

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Nous sommes donc arrivés à Sydney il y a quelques jours pour vendre Shocker. Notre voyage s’achève ici. C’est avec des sentiments partagés que nous parcourons les rues de la métropole pour une dernière fois. Lorsque nous l’avons quitté il y a de cela plus de sept mois, c’était au volant d’une toute nouvelle voiture (pour nous) en conduisant de manière complètement anxieuse sur le mauvais côté de la rue (pour nous). Nous revenons donc en ville, transportés par notre maison-mobile qui ne détient plus aucun secret, avec une aise de conduite qui ne nous serait jamais semblée possible en novembre dernier. Les stationnements en parallèle de la droite ne nous effraient plus et l’heure de pointe dans le centre-ville non plus (mais on déteste toujours autant les ponts payants).

Sept mois sur la route, 20 000 km de parcourus et Sydney nous semble être figée dans le temps. On croirait que nous sommes partis la semaine dernière et c’est tout à fait déconcertant. Un peu comme si cette familiarité venait effacer notre périple en sol australien, comme si nous n’avions pas vécu toutes ces aventures. Ce n’est qu’en racontant notre expédition autour d’une bouteille de vin et en montrant nos photos et vidéos que le brouillard se lève peu à peu de nos souvenirs. Vraiment étrange comme sentiment.

Mais nous y voici, il faut se rendre à l’évidence : il ne nous reste que deux semaines sur le continent. Nous pensions initialement passer tout notre temps à chercher activement un acheteur potentiel pour notre voiture, mais comme tout ça s’est réglé en moins de deux jours ici, on se retrouve avec beaucoup de temps entre les mains. Ce qui est une excellente chose. Ça nous a permis de faire toutes sortes de trucs que nous avions manqués la première fois que nous étions ici. Entre autres, remplacer notre sac de plongée endommagé sur le bras d’un milliardaire aventurier, manger plusieurs excellents repas à des prix ridicules dans le Chinatown et visiter une réplique opérationnelle du HMS Endeavour, fidèle navire du Capitaine Cook, mon personnage historique préféré.

Comme nous avons réussis à vendre Shocker un bon 1 000 $ de plus que le prix que nous avions déboursés initialement, on se retrouve donc avec les fonds suffisants pour continuer notre périple en sol Nouveau-Zélandais sans trop de soucis. C’est vraiment lorsque nous avons lâché prise de vouloir nous installer à un endroit que tout s’est remis à aller bien. Un voyage implique le mouvement et de retrouver notre nomadisme a donné un air de fraîcheur à cette aventure. Mais en même temps, toute cette fraîcheur nous rappelle que nous devons nous équiper vraiment mieux si nous voulons survivre à l’hiver maritime de notre prochaine destination. C’est donc avec beaucoup d’excitation que nous parcourons les magasins d’équipement de plein air depuis quelques jours pour trouver les meilleurs deals sur la laine Mérino! Si c’est ce que les moutons portent sur place, ça devrait être amplement suffisant pour nous aussi.

Oh, et si vous ne nous croyiez pas la semaine passée, voici un support visuel à nos propos de gloire.

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Wednesday, June 9, 2010

Ma belle Melbourne

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Sérieusement, vous devez SÉRIEUSEMENT être ennuyés de toujours nous entendre parler de Melbourne. Mais, c’est une ville tellement géniale! Je promets que ce sera la dernière fois. Nous ne passons qu’une semaine ici, puis nous retournons à Sydney pour essayer de vendre notre voiture! Je dois admettre que je serai un peu triste de laisser partir Shocker. Je n’ai jamais passé autant de temps avec une auto. Chaque fois que nous la voyons stationnée dans la rue, nous poussons un soupir de soulagement et nous avons l’impression de retourner à la maison. C’est seulement une bagnole mate! Ouais, mais c’est MA bagnole.

Mais nous devons maintenant la vendre et Sydney semble être le meilleur endroit pour le faire, puisque c’est le principal port d’entrée d’Australie. Nous avons officiellement jusqu’au 24 juin pour nous en départir. À cause de la fête nationale des Québécois, vous direz? Non! Parce que nous avons déjà acheté nos billets d’avion pour la Nouvelle-Zélande à cette date! Assez de cette Île/Pays/Continent! Il est temps de voir de nouveaux horizons. En fait, avec toutes les montagnes là-bas, nous espérons ne voir AUCUN horizon. L’hiver n’est certainement pas la meilleure saison pour s’y rendre, mais que voulez-vous? Voilà notre destin cette année, d’aller audacieusement où les choses intéressantes se trouvent, et ce, toujours au pire des moments pour le faire.

Mais avant de partir, nous essayons de tirer le meilleur parti de ce que la ville que nous avons appris à aimer peut nous offrir. Par exemple, cela ne fait pas trois jours que nous sommes revenus et Melbourne nous a déjà fourni la possibilité de réaliser le rêve d’une vie. Nous pouvons dire fièrement que nous avons coché la case « Battre un record du monde Guinness » de notre liste d’activités à faire avant de mourir. Samedi dernier, nous avons joint 1 243 autres citoyens costumés en super-héros au Federation Square afin de réunir le plus grand nombre de gens au monde, dans un même endroit, déguisés comme leurs bienfaisants alter-ego. Ok, la plupart des participants étaient âgés entre 5 et 8 ans, mais cela ne rend pas l’exploit moins impressionnant. Prends ça Londres! Nous avons battu ta faible tentative de t’inscrire à l’histoire et t’avons détrôné par plus de 150 êtres masqués. Cela étant dit, porter des collants durant la dernière semaine de l’automne en ville n’est pas nécessairement la meilleure idée qui soit … En attendant de voir le court métrage documentant cet exploit, lisez ce que les journaux ont dit de cette incroyable journée. Et une fois cette tâche terminée, vous pouvez regarder notre TOUT NOUVEAU VIDÉO sur notre périple dans l’Outback! Nous avons entendu dire que vous aimiez ce genre de trucs.

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Thursday, June 3, 2010

Uluru, Ayers Rock, la grosse roche rouge par là-bas

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Nous sommes arrivés à La Roche après avoir parcouru plus de 1500 km dans l’Outback. Trois jours de route où l’immensité des lieux ne se décrit même pas et se photographie encore moins. Il y a de ces endroits où il faut tout simplement s’y rendre en personne pour comprendre comment ils sont vastes et démesurés. À part le Grand Nord canadien et la Sibérie, je ne crois pas qu’il y ait énormément d’autres lieux sur la planète si dépourvus d’êtres humains et de leurs constructions qu’ils chérissent tant. Je peux comprendre que ce genre de lieux peut paraitre loin d’être invitant pour plusieurs (un des rares endroits où la connexion cellulaire ne se rend pas! Oh non!), mais pour nous, c’est exactement ce que nous recherchions en Océanie.

Parcourir 1500 km dans le désert, ça donne beaucoup de temps pour penser. Penser à où vous êtes dans le monde, où vous êtes dans votre vie, quelle est votre place dans cette roue en perpétuel mouvement. Nous sommes donc arrivés à Uluru le cœur plein de la Romance aborigène. Celle où seuls les occupants originaux des Terres sacrées peuvent comprendre la délicate fibre qui unie chacune des pierres, chacun des buissons par le rythme répété des chants ancestraux. Nous nous étions informés à propos de la culture et de l’importance pour elle qu’aucune personne ne gravisse le monument sacré.

À notre arrivée au Parc National, nous apercevons une pancarte. Elle dit : Parc Ouvert, Escalade Ouverte. Humm, peut-être parlent-ils d’une autre montagne? Assurément, ils doivent interdire de gravir la butte à tous les visiteurs du parc? Nous continuons donc notre route vers le centre d’interprétation indigène. Là-bas, nous rencontrons deux anciens, bien défroqués. L’un d’eux nous raconte, évaché sur sa chaise en plastique, d’une voix monotone, mâchant tous ses mots, l’importance pour son peuple que personne n’escalade Uluru. Le serpent géant qui a créé ces lieux au début des temps en aurait interdit l’ascension. Lorsque vient le tour de sa compagne de nous éveiller avec ses illuminations aborigènes, personne ne peut la trouver. « She’s gone walkabout! » nous dit le gardien de parc, avec un sourire nerveux.

Nous passons donc la journée à faire une marche de 10 km tout autour de la base d’Ayers Rock. Nous pouvons l’observer sous tous ces angles, mais à certains endroits, nous y voyons des pancartes interdisant la photographie pour des raisons de sensibilité culturelle. En exemple, deux grosses roches ou le serpent magique d’antan aurait laissé ses œufs il y a des millénaires. Je peux bien comprendre l’impact physique de 10 000 visiteurs qui marchent sur un lieu sacré, mais ici, on parle de censure pure et simple.

Parcourir 10 km à pied dans le désert, ça donne beaucoup de temps pour penser. Penser à ses principes, à sa propre vision du monde. Ce premier réel contact avec les aborigènes en fut un de censure et de restrictions. Et pour quelle raison? Bonne question, car eux non plus ne semblent pas y avoir de réponse autre que « On a toujours fait ça ainsi, alors pourquoi changer de façon d’agir? »

Je suis donc revenu de cette marche avec l’intention bien réelle de gravir cette Roche le lendemain. Selon moi, une montagne est là pour être gravie. Et si cette ascension est faite avec respect, cela ne fait qu’augmenter la valeur spirituelle du lieu. Et de toute façon, je doute sérieusement que nous fassions face au courroux des anciens esprits aborigènes.

Nous arrivons donc le lendemain, fins prêt à gravir la Bête. La pancarte nous accueille à la réception. Elle dit : Parc Ouvert, Escalade Fermée pour cause de grands vents au sommet. Maudits esprits aborigènes entêtés…

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