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Alors, ça y est, notre dernier article de l’Australie. Au moment où j’écris ces lignes, nous aurons quitté le pays dans exactement 24 heures. C’est plutôt excitant. Nous avons passé tout l’après-midi d’hier a essayer de choisir ce que nous devrions emporter en Nouvelle-Zélande. Puisque nous n’y serons que pendant trios mois, en plus du fait que la nuit, la température descend presque à zéro l’hiver, nous avons conclu qu’il était inutile d’acheter une auto là-bas. Sans l’équivalent kiwi de Shocker, la gestion du poids du sac à dos devient une priorité.
Nous ne nous sommes pas rendus au point de percer des trous dans le manche de nos brosses à dents pour perdre quelques grammes, mais nous avons fait une chose que je n’avais pas anticipée. Il y a de cela quelques mois, nous avons trouvé une vieille copie du livre de poche The Lord of the Rings, les six tomes assemblés avec des annexes. Nous pensions que cela serait approprié de l’emmener avec nous dans notre périple à travers la vraie vie de la Terre du Milieu. Il était très intéressant, mais aussi très gros et très pesant. NOTE AUX BIBLIOTHÉCAIRES QUI LISENT CET ARTICLE: il serait peut-être préférable que vous vous rendiez immédiatement au paragraphe suivant. Dans un dernier effort pour résoudre le problème de poids et pour protéger nos dos d’une destruction totale, nous nous sommes résignés à retirer le premier tome de la reliure. Nous l’avions lu tous les deux. Je sais, je sais, c’est horrible, mais nous sommes à l’autre bout du monde et vous n’y pouvez rien.
Une autre chose qui pèse une tonne est notre fidèle ordinateur portatif. Pour cette portion du voyage, j’ai décidé que mon sac à dos ne pèserait pas plus de 11 kg. Nous finissons toujours par transporter trop de choses et cette fois-ci, j’étais bien décidé à ne pas répéter cette erreur. Alors, après plusieurs débats intérieurs, allant jusqu’à considérer de ne pas emmener de batterie de secours pour ma caméra que j’ai décidé qu’il était préférable de laisser ma station de travail derrière moi. Qu’est-ce que ça implique? Des mises à jour du blogue moins fréquentes, plus sporadiques et des vidéos plus rudimentaires ou pas de vidéos du tout. Pour certains d’entre vous, ce sera une période triste et sombre; pour d’autres se sera un soulagement durant les prochains mois de n’avoir de nos nouvelles que de temps à autre plutôt que d’être constamment interpelés par nous chaque semaine. Mais au moins, vous saurez tous que mon dos n’aura pas à subir de scoliose précoce.
Alors nous vous disons « Au revoir » et nous vous enverrons des nouvelles de cette étrange et nouvelle contrée, remplie d’oiseaux qui sont aussi des gens qui sont aussi des fruits. Un pays de glace et de froid nous attend, mais je suis certain que nous y trouverons beaucoup d’abris sûrs où des possibilités de communiquer avec vous se présenteront. D’ici là, alors que vous êtes en sécurité, essayez de réfléchir et de trouver où sur Terre peut bien de trouver l’ANCIENNE Zélande…
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Wednesday, June 23, 2010
Sunday, June 20, 2010
Les vents ont tournés
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Nous sommes donc arrivés à Sydney il y a quelques jours pour vendre Shocker. Notre voyage s’achève ici. C’est avec des sentiments partagés que nous parcourons les rues de la métropole pour une dernière fois. Lorsque nous l’avons quitté il y a de cela plus de sept mois, c’était au volant d’une toute nouvelle voiture (pour nous) en conduisant de manière complètement anxieuse sur le mauvais côté de la rue (pour nous). Nous revenons donc en ville, transportés par notre maison-mobile qui ne détient plus aucun secret, avec une aise de conduite qui ne nous serait jamais semblée possible en novembre dernier. Les stationnements en parallèle de la droite ne nous effraient plus et l’heure de pointe dans le centre-ville non plus (mais on déteste toujours autant les ponts payants).
Sept mois sur la route, 20 000 km de parcourus et Sydney nous semble être figée dans le temps. On croirait que nous sommes partis la semaine dernière et c’est tout à fait déconcertant. Un peu comme si cette familiarité venait effacer notre périple en sol australien, comme si nous n’avions pas vécu toutes ces aventures. Ce n’est qu’en racontant notre expédition autour d’une bouteille de vin et en montrant nos photos et vidéos que le brouillard se lève peu à peu de nos souvenirs. Vraiment étrange comme sentiment.
Mais nous y voici, il faut se rendre à l’évidence : il ne nous reste que deux semaines sur le continent. Nous pensions initialement passer tout notre temps à chercher activement un acheteur potentiel pour notre voiture, mais comme tout ça s’est réglé en moins de deux jours ici, on se retrouve avec beaucoup de temps entre les mains. Ce qui est une excellente chose. Ça nous a permis de faire toutes sortes de trucs que nous avions manqués la première fois que nous étions ici. Entre autres, remplacer notre sac de plongée endommagé sur le bras d’un milliardaire aventurier, manger plusieurs excellents repas à des prix ridicules dans le Chinatown et visiter une réplique opérationnelle du HMS Endeavour, fidèle navire du Capitaine Cook, mon personnage historique préféré.
Comme nous avons réussis à vendre Shocker un bon 1 000 $ de plus que le prix que nous avions déboursés initialement, on se retrouve donc avec les fonds suffisants pour continuer notre périple en sol Nouveau-Zélandais sans trop de soucis. C’est vraiment lorsque nous avons lâché prise de vouloir nous installer à un endroit que tout s’est remis à aller bien. Un voyage implique le mouvement et de retrouver notre nomadisme a donné un air de fraîcheur à cette aventure. Mais en même temps, toute cette fraîcheur nous rappelle que nous devons nous équiper vraiment mieux si nous voulons survivre à l’hiver maritime de notre prochaine destination. C’est donc avec beaucoup d’excitation que nous parcourons les magasins d’équipement de plein air depuis quelques jours pour trouver les meilleurs deals sur la laine Mérino! Si c’est ce que les moutons portent sur place, ça devrait être amplement suffisant pour nous aussi.
Oh, et si vous ne nous croyiez pas la semaine passée, voici un support visuel à nos propos de gloire.
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Nous sommes donc arrivés à Sydney il y a quelques jours pour vendre Shocker. Notre voyage s’achève ici. C’est avec des sentiments partagés que nous parcourons les rues de la métropole pour une dernière fois. Lorsque nous l’avons quitté il y a de cela plus de sept mois, c’était au volant d’une toute nouvelle voiture (pour nous) en conduisant de manière complètement anxieuse sur le mauvais côté de la rue (pour nous). Nous revenons donc en ville, transportés par notre maison-mobile qui ne détient plus aucun secret, avec une aise de conduite qui ne nous serait jamais semblée possible en novembre dernier. Les stationnements en parallèle de la droite ne nous effraient plus et l’heure de pointe dans le centre-ville non plus (mais on déteste toujours autant les ponts payants).
Sept mois sur la route, 20 000 km de parcourus et Sydney nous semble être figée dans le temps. On croirait que nous sommes partis la semaine dernière et c’est tout à fait déconcertant. Un peu comme si cette familiarité venait effacer notre périple en sol australien, comme si nous n’avions pas vécu toutes ces aventures. Ce n’est qu’en racontant notre expédition autour d’une bouteille de vin et en montrant nos photos et vidéos que le brouillard se lève peu à peu de nos souvenirs. Vraiment étrange comme sentiment.
Mais nous y voici, il faut se rendre à l’évidence : il ne nous reste que deux semaines sur le continent. Nous pensions initialement passer tout notre temps à chercher activement un acheteur potentiel pour notre voiture, mais comme tout ça s’est réglé en moins de deux jours ici, on se retrouve avec beaucoup de temps entre les mains. Ce qui est une excellente chose. Ça nous a permis de faire toutes sortes de trucs que nous avions manqués la première fois que nous étions ici. Entre autres, remplacer notre sac de plongée endommagé sur le bras d’un milliardaire aventurier, manger plusieurs excellents repas à des prix ridicules dans le Chinatown et visiter une réplique opérationnelle du HMS Endeavour, fidèle navire du Capitaine Cook, mon personnage historique préféré.
Comme nous avons réussis à vendre Shocker un bon 1 000 $ de plus que le prix que nous avions déboursés initialement, on se retrouve donc avec les fonds suffisants pour continuer notre périple en sol Nouveau-Zélandais sans trop de soucis. C’est vraiment lorsque nous avons lâché prise de vouloir nous installer à un endroit que tout s’est remis à aller bien. Un voyage implique le mouvement et de retrouver notre nomadisme a donné un air de fraîcheur à cette aventure. Mais en même temps, toute cette fraîcheur nous rappelle que nous devons nous équiper vraiment mieux si nous voulons survivre à l’hiver maritime de notre prochaine destination. C’est donc avec beaucoup d’excitation que nous parcourons les magasins d’équipement de plein air depuis quelques jours pour trouver les meilleurs deals sur la laine Mérino! Si c’est ce que les moutons portent sur place, ça devrait être amplement suffisant pour nous aussi.
Oh, et si vous ne nous croyiez pas la semaine passée, voici un support visuel à nos propos de gloire.
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Wednesday, June 9, 2010
Ma belle Melbourne
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Sérieusement, vous devez SÉRIEUSEMENT être ennuyés de toujours nous entendre parler de Melbourne. Mais, c’est une ville tellement géniale! Je promets que ce sera la dernière fois. Nous ne passons qu’une semaine ici, puis nous retournons à Sydney pour essayer de vendre notre voiture! Je dois admettre que je serai un peu triste de laisser partir Shocker. Je n’ai jamais passé autant de temps avec une auto. Chaque fois que nous la voyons stationnée dans la rue, nous poussons un soupir de soulagement et nous avons l’impression de retourner à la maison. C’est seulement une bagnole mate! Ouais, mais c’est MA bagnole.
Mais nous devons maintenant la vendre et Sydney semble être le meilleur endroit pour le faire, puisque c’est le principal port d’entrée d’Australie. Nous avons officiellement jusqu’au 24 juin pour nous en départir. À cause de la fête nationale des Québécois, vous direz? Non! Parce que nous avons déjà acheté nos billets d’avion pour la Nouvelle-Zélande à cette date! Assez de cette Île/Pays/Continent! Il est temps de voir de nouveaux horizons. En fait, avec toutes les montagnes là-bas, nous espérons ne voir AUCUN horizon. L’hiver n’est certainement pas la meilleure saison pour s’y rendre, mais que voulez-vous? Voilà notre destin cette année, d’aller audacieusement où les choses intéressantes se trouvent, et ce, toujours au pire des moments pour le faire.
Mais avant de partir, nous essayons de tirer le meilleur parti de ce que la ville que nous avons appris à aimer peut nous offrir. Par exemple, cela ne fait pas trois jours que nous sommes revenus et Melbourne nous a déjà fourni la possibilité de réaliser le rêve d’une vie. Nous pouvons dire fièrement que nous avons coché la case « Battre un record du monde Guinness » de notre liste d’activités à faire avant de mourir. Samedi dernier, nous avons joint 1 243 autres citoyens costumés en super-héros au Federation Square afin de réunir le plus grand nombre de gens au monde, dans un même endroit, déguisés comme leurs bienfaisants alter-ego. Ok, la plupart des participants étaient âgés entre 5 et 8 ans, mais cela ne rend pas l’exploit moins impressionnant. Prends ça Londres! Nous avons battu ta faible tentative de t’inscrire à l’histoire et t’avons détrôné par plus de 150 êtres masqués. Cela étant dit, porter des collants durant la dernière semaine de l’automne en ville n’est pas nécessairement la meilleure idée qui soit … En attendant de voir le court métrage documentant cet exploit, lisez ce que les journaux ont dit de cette incroyable journée. Et une fois cette tâche terminée, vous pouvez regarder notre TOUT NOUVEAU VIDÉO sur notre périple dans l’Outback! Nous avons entendu dire que vous aimiez ce genre de trucs.
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Sérieusement, vous devez SÉRIEUSEMENT être ennuyés de toujours nous entendre parler de Melbourne. Mais, c’est une ville tellement géniale! Je promets que ce sera la dernière fois. Nous ne passons qu’une semaine ici, puis nous retournons à Sydney pour essayer de vendre notre voiture! Je dois admettre que je serai un peu triste de laisser partir Shocker. Je n’ai jamais passé autant de temps avec une auto. Chaque fois que nous la voyons stationnée dans la rue, nous poussons un soupir de soulagement et nous avons l’impression de retourner à la maison. C’est seulement une bagnole mate! Ouais, mais c’est MA bagnole.
Mais nous devons maintenant la vendre et Sydney semble être le meilleur endroit pour le faire, puisque c’est le principal port d’entrée d’Australie. Nous avons officiellement jusqu’au 24 juin pour nous en départir. À cause de la fête nationale des Québécois, vous direz? Non! Parce que nous avons déjà acheté nos billets d’avion pour la Nouvelle-Zélande à cette date! Assez de cette Île/Pays/Continent! Il est temps de voir de nouveaux horizons. En fait, avec toutes les montagnes là-bas, nous espérons ne voir AUCUN horizon. L’hiver n’est certainement pas la meilleure saison pour s’y rendre, mais que voulez-vous? Voilà notre destin cette année, d’aller audacieusement où les choses intéressantes se trouvent, et ce, toujours au pire des moments pour le faire.
Mais avant de partir, nous essayons de tirer le meilleur parti de ce que la ville que nous avons appris à aimer peut nous offrir. Par exemple, cela ne fait pas trois jours que nous sommes revenus et Melbourne nous a déjà fourni la possibilité de réaliser le rêve d’une vie. Nous pouvons dire fièrement que nous avons coché la case « Battre un record du monde Guinness » de notre liste d’activités à faire avant de mourir. Samedi dernier, nous avons joint 1 243 autres citoyens costumés en super-héros au Federation Square afin de réunir le plus grand nombre de gens au monde, dans un même endroit, déguisés comme leurs bienfaisants alter-ego. Ok, la plupart des participants étaient âgés entre 5 et 8 ans, mais cela ne rend pas l’exploit moins impressionnant. Prends ça Londres! Nous avons battu ta faible tentative de t’inscrire à l’histoire et t’avons détrôné par plus de 150 êtres masqués. Cela étant dit, porter des collants durant la dernière semaine de l’automne en ville n’est pas nécessairement la meilleure idée qui soit … En attendant de voir le court métrage documentant cet exploit, lisez ce que les journaux ont dit de cette incroyable journée. Et une fois cette tâche terminée, vous pouvez regarder notre TOUT NOUVEAU VIDÉO sur notre périple dans l’Outback! Nous avons entendu dire que vous aimiez ce genre de trucs.
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Thursday, June 3, 2010
Uluru, Ayers Rock, la grosse roche rouge par là-bas
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Nous sommes arrivés à La Roche après avoir parcouru plus de 1500 km dans l’Outback. Trois jours de route où l’immensité des lieux ne se décrit même pas et se photographie encore moins. Il y a de ces endroits où il faut tout simplement s’y rendre en personne pour comprendre comment ils sont vastes et démesurés. À part le Grand Nord canadien et la Sibérie, je ne crois pas qu’il y ait énormément d’autres lieux sur la planète si dépourvus d’êtres humains et de leurs constructions qu’ils chérissent tant. Je peux comprendre que ce genre de lieux peut paraitre loin d’être invitant pour plusieurs (un des rares endroits où la connexion cellulaire ne se rend pas! Oh non!), mais pour nous, c’est exactement ce que nous recherchions en Océanie.
Parcourir 1500 km dans le désert, ça donne beaucoup de temps pour penser. Penser à où vous êtes dans le monde, où vous êtes dans votre vie, quelle est votre place dans cette roue en perpétuel mouvement. Nous sommes donc arrivés à Uluru le cœur plein de la Romance aborigène. Celle où seuls les occupants originaux des Terres sacrées peuvent comprendre la délicate fibre qui unie chacune des pierres, chacun des buissons par le rythme répété des chants ancestraux. Nous nous étions informés à propos de la culture et de l’importance pour elle qu’aucune personne ne gravisse le monument sacré.
À notre arrivée au Parc National, nous apercevons une pancarte. Elle dit : Parc Ouvert, Escalade Ouverte. Humm, peut-être parlent-ils d’une autre montagne? Assurément, ils doivent interdire de gravir la butte à tous les visiteurs du parc? Nous continuons donc notre route vers le centre d’interprétation indigène. Là-bas, nous rencontrons deux anciens, bien défroqués. L’un d’eux nous raconte, évaché sur sa chaise en plastique, d’une voix monotone, mâchant tous ses mots, l’importance pour son peuple que personne n’escalade Uluru. Le serpent géant qui a créé ces lieux au début des temps en aurait interdit l’ascension. Lorsque vient le tour de sa compagne de nous éveiller avec ses illuminations aborigènes, personne ne peut la trouver. « She’s gone walkabout! » nous dit le gardien de parc, avec un sourire nerveux.
Nous passons donc la journée à faire une marche de 10 km tout autour de la base d’Ayers Rock. Nous pouvons l’observer sous tous ces angles, mais à certains endroits, nous y voyons des pancartes interdisant la photographie pour des raisons de sensibilité culturelle. En exemple, deux grosses roches ou le serpent magique d’antan aurait laissé ses œufs il y a des millénaires. Je peux bien comprendre l’impact physique de 10 000 visiteurs qui marchent sur un lieu sacré, mais ici, on parle de censure pure et simple.
Parcourir 10 km à pied dans le désert, ça donne beaucoup de temps pour penser. Penser à ses principes, à sa propre vision du monde. Ce premier réel contact avec les aborigènes en fut un de censure et de restrictions. Et pour quelle raison? Bonne question, car eux non plus ne semblent pas y avoir de réponse autre que « On a toujours fait ça ainsi, alors pourquoi changer de façon d’agir? »
Je suis donc revenu de cette marche avec l’intention bien réelle de gravir cette Roche le lendemain. Selon moi, une montagne est là pour être gravie. Et si cette ascension est faite avec respect, cela ne fait qu’augmenter la valeur spirituelle du lieu. Et de toute façon, je doute sérieusement que nous fassions face au courroux des anciens esprits aborigènes.
Nous arrivons donc le lendemain, fins prêt à gravir la Bête. La pancarte nous accueille à la réception. Elle dit : Parc Ouvert, Escalade Fermée pour cause de grands vents au sommet. Maudits esprits aborigènes entêtés…
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Nous sommes arrivés à La Roche après avoir parcouru plus de 1500 km dans l’Outback. Trois jours de route où l’immensité des lieux ne se décrit même pas et se photographie encore moins. Il y a de ces endroits où il faut tout simplement s’y rendre en personne pour comprendre comment ils sont vastes et démesurés. À part le Grand Nord canadien et la Sibérie, je ne crois pas qu’il y ait énormément d’autres lieux sur la planète si dépourvus d’êtres humains et de leurs constructions qu’ils chérissent tant. Je peux comprendre que ce genre de lieux peut paraitre loin d’être invitant pour plusieurs (un des rares endroits où la connexion cellulaire ne se rend pas! Oh non!), mais pour nous, c’est exactement ce que nous recherchions en Océanie.
Parcourir 1500 km dans le désert, ça donne beaucoup de temps pour penser. Penser à où vous êtes dans le monde, où vous êtes dans votre vie, quelle est votre place dans cette roue en perpétuel mouvement. Nous sommes donc arrivés à Uluru le cœur plein de la Romance aborigène. Celle où seuls les occupants originaux des Terres sacrées peuvent comprendre la délicate fibre qui unie chacune des pierres, chacun des buissons par le rythme répété des chants ancestraux. Nous nous étions informés à propos de la culture et de l’importance pour elle qu’aucune personne ne gravisse le monument sacré.
À notre arrivée au Parc National, nous apercevons une pancarte. Elle dit : Parc Ouvert, Escalade Ouverte. Humm, peut-être parlent-ils d’une autre montagne? Assurément, ils doivent interdire de gravir la butte à tous les visiteurs du parc? Nous continuons donc notre route vers le centre d’interprétation indigène. Là-bas, nous rencontrons deux anciens, bien défroqués. L’un d’eux nous raconte, évaché sur sa chaise en plastique, d’une voix monotone, mâchant tous ses mots, l’importance pour son peuple que personne n’escalade Uluru. Le serpent géant qui a créé ces lieux au début des temps en aurait interdit l’ascension. Lorsque vient le tour de sa compagne de nous éveiller avec ses illuminations aborigènes, personne ne peut la trouver. « She’s gone walkabout! » nous dit le gardien de parc, avec un sourire nerveux.
Nous passons donc la journée à faire une marche de 10 km tout autour de la base d’Ayers Rock. Nous pouvons l’observer sous tous ces angles, mais à certains endroits, nous y voyons des pancartes interdisant la photographie pour des raisons de sensibilité culturelle. En exemple, deux grosses roches ou le serpent magique d’antan aurait laissé ses œufs il y a des millénaires. Je peux bien comprendre l’impact physique de 10 000 visiteurs qui marchent sur un lieu sacré, mais ici, on parle de censure pure et simple.
Parcourir 10 km à pied dans le désert, ça donne beaucoup de temps pour penser. Penser à ses principes, à sa propre vision du monde. Ce premier réel contact avec les aborigènes en fut un de censure et de restrictions. Et pour quelle raison? Bonne question, car eux non plus ne semblent pas y avoir de réponse autre que « On a toujours fait ça ainsi, alors pourquoi changer de façon d’agir? »
Je suis donc revenu de cette marche avec l’intention bien réelle de gravir cette Roche le lendemain. Selon moi, une montagne est là pour être gravie. Et si cette ascension est faite avec respect, cela ne fait qu’augmenter la valeur spirituelle du lieu. Et de toute façon, je doute sérieusement que nous fassions face au courroux des anciens esprits aborigènes.
Nous arrivons donc le lendemain, fins prêt à gravir la Bête. La pancarte nous accueille à la réception. Elle dit : Parc Ouvert, Escalade Fermée pour cause de grands vents au sommet. Maudits esprits aborigènes entêtés…
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