Monday, March 15, 2010

Mécano du Bush

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Quand on traverse le Bush australien, il faut être préparé à improviser. L’accès aux services ou aux matériaux de base est plutôt restreint. Bien sûr, il y a des villages à environ tous les 100 km (la distance maximale qu’une charrette tirée par des chevaux pouvait parcourir en une journée), mais la plupart du temps, il s’agit d’une rue avec 2 ou 3 maisons délabrées. Si vous êtes chanceux, vous y trouverez aussi une poubelle. Mais une seule.

Ayant parcouru presque toute la côte est de l’Australie, il était grand temps de donner à Shocker une vidange d’huile. En questionnant les petits garages locaux, le prix de base pour une telle opération oscillait aux alentours de 120 $. 120 $ pour une job de 40 minutes. Et encore là, on parle essentiellement de dévisser un boulon et un filtre et d’ATTENDRE 40 minutes… J’ai donc pris cet affront comme un défi. C’est n’est pas parce qu’on est dans le Bush qu’on ne peut pas s’arranger.

Il y a quelques années, il y avait à la télévision locale une émission intitulée « Bush Mechanics ». Elle suivait les péripéties de mécaniciens aborigènes qui travaillaient dans les places les plus isolées du continent. La plupart du temps, lorsqu’ils avaient à travailler sur la partie inférieure de la voiture, ils appelaient 10 de leurs voisins et essentiellement viraient le bolide sur son côté. Une fois la réparation terminée, ils remettaient le véhicule sur ses roues et espéraient qu’il démarre. Un peu extrême comme méthode de travail, mais ça donne des idées…

Nous avons donc pris comme mission de trouver les outils nécessaires pour effectuer ce changement d’huile nous-mêmes. Même si 100 km séparaient chacun de ces outils, la clé à molette, le bidule pour dévisser le filtre et le récipient à huile usée étaient tous des achats justifiables dans un mode de voyage, comme ils ne prennent pas trop de place dans la voiture. Par contre, les rampes pour élever le devant du véhicule l’étaient moins. Et comme la clé que j’ai fini par trouver mesure presque 2 pieds de long, il fallait vraiment pouvoir soulever la bagnole pour avoir un peu de jeu.

Nous avons eu plusieurs suggestions de partout. Stationner la voiture au dessus d’un ruisseau, une roue de chaque côté. Peut-être, mais je n’avais pas vraiment le goût de travailler couché dans l’eau. Creuser un gros trou et garer la voiture au-dessus. Aussi valable, mais une pelle prend autant de place qu’un jeu de rampes. Il est aussi surprenant de voir à quel point les trous naturels sont difficiles à trouver dans ce pays plutôt plat. L’option gagnante s’est avérée en être une de fortune.

Arrivés à Dululu, nous avons garé notre voiture pour la nuit dans une aire de repos à l’abri de la route et des regards indiscrets (car faire son propre changement d’huile en nature est illégal au Queensland). Nous y avons trouvé la rampe naturelle parfaite. Deux grosses roches plates de forme pyramidales. Exactement ce qu’il fallait pour y percher la voiture et me donner le jeu nécessaire pour opérer mes outils. Quarante minutes plus tard, tout était fini. Nous avons même trouvé à Dululu un vieux Polonais qui a pris avec joie notre huile usée. Une autre histoire du Bush qui finit bien. Et pour une fois, on n’a pas eu à virer une voiture à l’envers.

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2 comments:

  1. Je reconnais l'argument classique qui mène à bien des solutions débrouillardes : pfff trop cher!! :)
    Mef

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  2. Exact! Et ce coup là, on a pas perdu un oeil dans le processus! Gagnant / Gagnant !

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